Interview Partenaire : Armelle Touko
Nous avons l’honneur d’accueillir au brunch littéraire cette année la créatrice de la maison d’édition Adinkra qui s’engage pour la promotion du livre jeunesse africain.
Ses combats ?
Faciliter la rencontre entre les livres et la jeunesse africaine.
Et aussi, semer les graines de la confiance en soi en proposant aux enfants africains des histoires dans lesquelles ils peuvent s’identifier.
Nous auront l’opportunité de profiter de son expertise lors d’une discussion sur « l’industrie du livre et la visibilité des littératures africaines » samedi 14 octobre à 9h30.
Puis dimanche à 10h pour une rencontre sur » les enjeux de la représentation dans la littérature jeunesse ».
Deux programmes précieux pour tous les auteur.e.s qui seront présents au festival donc notez bien les horaires ! 😉
Par avance, on la remercie chaleureusement pour sa présence.
En attendant, place à notre mini interview des partenaires du brunch littéraire ⬇️!
Qui est Armelle Touko ?🎤
Je suis Armelle Touko, éditrice de formation, de profession et de passion.
Je suis la fondatrice de la maison d’édition Adinkra Jeunesse, qui est spécialisée dans l’édition numérique du livre africain pour enfants.
Nous éditons pour les enfants, mais aussi pour les femmes, à travers le collectif Adinkra Femmes.
Je suis également auteure jeunesse avec à mon actif 11 livres.
Écrire c’est s’engager, qu’en pensez-vous ?🌍
Écrire c’est avant tout donner.
C’est avoir la bienveillance de créer une énergie autour des mots, de les jeter en pâture aux gens, et leur laisser le soin de choisir ce qu’ils veulent en faire.
Écrire c’est tout à la fois : impacter, guérir, construire.
C’est un acte d’engagement envers soi et les autres.
Éditer et promouvoir des livres, c’est s’engager aussi. Quels sont les défis que tu dois relever en 2023 ?📕
Le premier défi majeur est de permettre aux enfants africains de rencontrer le livre. Je suis persuadée que les enfants aiment les livres, mais très peu ont la chance d’en croiser sur leur chemin, en dehors du livre scolaire qu’ils rencontrent dans leur cursus académique et qui a plus une connotation coercitive que ludique.
Il faut permettre aux enfants de rencontrer le livre-loisir et laisser la magie opérer.
Le deuxième défi est que chaque fois qu’un enfant africain ouvre un livre, il doit être à l’intérieur. Il doit se retrouver dans l’histoire, dans les personnages.
Nous avons passé notre enfance à lire des livres dans lesquels nous n’existions pas, avec en idée que nous n’étions pas assez bien pour y être. Chaque fois qu’un enfant s’identifie à un personnage, un héros, il gagne en estime et en confiance en soi.
Nous avons le devoir de créer pour nos enfants, des livres inspirants et impactants, avec des héros et personnages africains, à travers lesquels ils peuvent s’identifier et se représenter.
As-tu des livres du catalogue de ta ME que tu souhaites nous conseiller ? 📚
Le premier livre est pour moi un coup de cœur. Il s’agir du recueil de poème « Mon corps et moi », du Collectif Adinkra Femmes. C’est un recueil issu d’un appel à texte éponyme qui a permis à une vingtaine de femmes de divers horizons et de divers pays de dire leur corps pour mieux se le réapproprier.
Ce corps de femmes qui appartient à tout le monde, sauf à elles-mêmes. Ce recueil qui est une œuvre thérapie, nous a permis de comprendre l’universalité de la problématique du corps de la femme.
Le deuxième livre c’est « Le petit garçon qui pleurait tout le temps », conte de développement personnel très empathique, écrit par moi-même et illustré par Oswald Seulle, qui rappelle aux petits garçons de façon aussi banale, que pleurer c’est humain, car la société a arraché aux hommes le droit d’exprimer leurs émotions et de laisser parler leur vulnérabilité.
Ces deux livres, sont finalement des livres qui guérissent. C’est pour ça que je les aime tant et les recommande.
Si tu pouvais changer 1 seule chose dans le monde que changerais-tu ? 🪄
Je sèmerais un peu plus d’empathie dans le cœur des gens.
Je trouve que les gens ne se regardent plus assez, ne s’écoutent plus assez, ne s’aiment plus assez.
L’ego a pris le pas, et tout est érigé en combat, en guerre de pouvoir.
Et c’est aussi en cela que le livre doit impacter.
Apprendre aux gens, d’abord à s’aimer soi-même pour mieux aimer les autres.
Pour en savoir plus sur Armelle Touko ⬇️
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